Il y a tout un champs sémantique lié à la pudeur que l'on traverse quand l'on va vers une certaine partie de l'être, une partie d'être encore relié au corps (pas toujours toujours) ; toujours relié au corps, qui passe par la notion de secret, d'intime, qui peut passer par le langage ou non, par l'image ou le son, ou les odeurs, qui peut être charnel ou pas. Est-ce qu'il y aurait là un absolu pour savoir ce à quoi est relié la pudeur ? (là par rapport à tous les autres domaines où se posent des questions et où les lieux d'accrochages sont indécis) |
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L'intrusion d'autrui dans la sphère de l'intime si elle est pleine de danger doit être aussi plein d'espoir. Mais d'abord pourra-t-on combattre sa crainte ? ne peut-on imaginer que autrui entre dans cette sphere de l'intime en y laissant lui aussi une partie de sa carapace, de ses voiles, et va donc se dévoiler à nous autant que l'on se dévoile à l'autre ? Dans certains cas, c'est manifeste, comme quand on rentre dans un sauna, si la nudité des autres nous est dévoilé, c'est au prix de notre propre nudité, mais l'objet du sauna n'est pas dans cette nudité, le mot 'prix' est juste contextuel, pas significatif. Dans d'autres cas, il y a aussi une forme d'échange de vulnérabilité dans un dévoilement entrepris, ainsi dans un couple ou entre deux personnes qui tiennent l'une à l'autre, le début d'un parcours impudique peut engager autant l'un dans sa chair, celui qui se révèle, s'exhibe, que celui qui recoit, car lui aussi devant le bien qui lui est offert doit être à la hauteur (c'est une question d'amour propre) et offrir autant, s'il le peut, dans les meme termes, mais aussi de part la nature extra-ordinaire de ce qui arrive, celui qui recoit va devoir réagir en sortant des sentiers trop souvent battus et trop faciles des échanges anodins, il va devoir faire preuve de sa propre personnalité, exhiber celle-ci, montrer lui aussi qu'il est un être, doué de sentiments, de chairs, etc ... |
L'intime est un lieu de grands dangers.
L'intime est une porte vers l'etre ? Si c'était le cas, ce sertait alors de la responsabilité de chacun de passer cette porte avec de 'bonnes' intentions. Et encore, non seulement il faut se premunir contre de mauvaises intentions, mais de plus faire attention que armées de nos bonnes intentions, nos gestes ne soient pas source de peine, de souffrance, de douleur.
La pudeur, l'intime est affaire
de contexte, de point de vue, d'intimité partagé.
L'intime se situe face à soi, l'intime se situe face aux autres. Il y a un intime qui ne se révele qu'en présence d'autrui, celui qui disparait quand le regard d'autrui n'est plus la. Il y a une forme de l'intime qui ne demande pas le regard d'autrui pour se reveler. |
L'intime qui existe indépendament
d'autrui est un intime à soi, ou intime pour soi, une pudeur pour
soi ou pudeur à soi, c'est l'indicible qui s'impose à nous,
ce dont on n'ose affronter l'image..
La pudeur pour autrui est aussi une forme d'indicible. La pudeur, l'intime peut être pensé en terme d'indicible. L'intime peut etre pensé en terme de pudeur, la pudeur en terme d'indicible, etc ... (l'indicible en terme d'intime ?) |
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Entre les deux, véritablement ni d'un coté ni de l'autre, mais tout de meme du cote de l'indicible, à moins que ne soit au dela des deux, se trouve ce que l'on croit pouvoir repandre de soi devant autrui, que l'on est capable de regarder en face, mais que dans l'expérience, en presence d'autrui, ne passe pas la bariere de l'(im)pudeur. |
Et si autrui pénètre dans la sphére de l'intime, y-a-til une différence si c'est la sphère de l'intime à soi, ou si c'est celle de l'intime pour autrui ? Dans cette seconde sphère, d'une certaine manière autrui est attendu, sa présence est prévisible, les conséquence de cette présence sont prévus, dans une certaine mesure. Mais, dans la première sphère (pudeur pour soi), ne peut-on imaginer qu'il y a des cas ou cette intrusion dans une sphère où il n'est pas attendu (la sphère de l'intime à soi) peut donner des résultats innatendus, aussi positifs que possibles (malheureusement, je crains qu'en de tels contextes le négatif soit plutot ce que l'on attend, ce ne serait dont pas innatendu d'y arriver).
Il est étrange de constater qu'il y a des discours au bord de nos levres que l'on ne peut supporter, qui ne franchiront jamais ses levres, les notres, comme si les mots qui les constituent nous sont insupportables, ou leur enchainement, qu'ils appartiennent à ce qui est indicibles pour nous, des images que l'on ne peut imaginer, des concepts que l'on ne peut concevoir, comme s'il l'on s'en empechait, ou que l'on était incapable de suivre jusqu'au bout le plan que l'on s'était fixé. Ce sont la nos limites, limites de la pudeur pour nous, limites du langages ? limites de ce que l'on est capable de supporter (meme venant de nous), limites de notre peur ?
L'intime est source de peine (peurs),
l'intime est source de bonheur. C'est le lieu d'énergies vives,
d'émotions fortes.
Le sexe, dans sa nudité fait partie de l'intime, et pas seulement quand l'on parle de toilette intime (ou l'intime se confond avec l'hygiene, l'intime, la pudeur, une histoire d'hygiene ?), et pourtant, changez de contexte, voyagez pour des saunas collectifs oou hommes et femmes se retrouvent dans la nudité de la création, que devient le sexe ? un simple attribut corporel ? est-ce pour autant que dans ces contrées là, le sexe n'appartient pas à la sphére de l'intime ? je ne crois pas. Est-ce que l'intime est partout, sur la terre, pareil ? je ne crois pas non plus. Il n'y a pas de raison que deux cultures différentes aient produit les mêmes conceptes
Et l'un essaiera de braver ses peurs intimes, ses pudeurs, dans des conditions qui s'y pretent (pensez à l'homme à l'entrée du sauna qui découvre qu'il s'agit d'un sauna communautaire mixte, alors qu'il s'attendait à un sauna privé et unisexe), alors que l'autre ne le fera pas, pourquoi ? qu'y a-t-il là comme différence possible, comme explication.
Et que se passe-t-il entre un individu et son psy, où est l'intime, la pudeur, l'indicible ... racontez-moi, je ne connais pas ces gens la dans le huis clos de leur consultations. J'imagine seulement que le travail de psy est non seulement de faire venir son patient dans la sphere de l'intime si celui-ci s'y interdit, et de le faire venir lui aussi (le patient) dans cette sphere. (mais tous les gens qui vont voir un psy n'ont pas tous des problemes avec la pudeur ... et quand ce n'est pas cela le problème ou un problème lié aux visites, alors l'intime, la pudeur doivent, j'imagine, etre des elements partagés facilement entre le patient et son psy, comme entre soi et soi ? )
Comment réagir quand sa vision de l'intime ne corespond pas à la vision de l'intime que posède l'autre ? inutile de chercher de réponse universelle. Il faudrait déjà effectuer un travail pour préparer la prise de conscience de telles inadéquations. Ne pas se rendre compte qu'il y a différence de pudeur peut signifier, sinon, une perte de respect pour l'autre, une blessure dans la dignité de l'autre (ou de soi en miroir).
Atteindre l'intime d'autrui permets quoi ? (ou sont nos
droits, ses droits) demande quoi ? impose quels devoirs ?
Il y a l'intime (le notre) vu d'ici (de soi), et vu de la-bas (de l'autre), et pas toujours adéquation, ni dans un sens, ni dans un autre. Celui que l'on voit n'est pas forcement celui qui est vu, et celui qui est vu n'est pas forcement celui que l'on montre comme tel. il y a aussi l'intime dans l'interraction, autant de point de vue interressant et riches.
Si tu donnes de l'intime, tu reçois
de l'intime ? à toi de le voir ... Proposer de l'intime à
l'autre, c'est le mettre dans une situations délicate (pour lui)
où sont intimité devient l'enjeu. C'est le
mettre en danger (quelque part, parfois) Danger de faillir devant
le role et la situation, de ne pas etre capable de suporter (ou l'intime
a soi de l'autre rejoint l'intime pour l'autre de soi, peut-etre ?) et
perdre le privilége qui est accordé à celui qui est
la, qui permet la situation, la construit, l'autorise quand on accepte
de révéler son intime.
Mais dans les cas les pires, c'est le refus
de se placer au niveau de l'intime qui rend cet echange impossible. L'echange
est alors visiblement (pour celui qui le propose) voué à
être une impasse, ennuyeux et intenable pour celui qui ne peut le
recevoir (pourquoi il/elle me raconte cela, qu'est-ce que je fais la ?
question qui cachent peut-etre d'autres questions plus pénétrantes
mais qui (et la aussi il y a pénétration des shperes de l'intimes
de l'un et de l'autre, de celle a soi pour celui qui recoit, avec celle
pour l'autre de celui qui s'expose) restent interdites, voilées
par la pudeur, masquées, sous couvert de l'action, de la situation).
Car déjà le recevoir, c'est accepter d'être atteint
dans son intime.
Si l'on établie une hiérarchie
des discours selon les valeurs en terme d'intensité et d'implication,
de dévoilement, de don de soi, et que l'on considére que
les discours ou l'on arrive à depasser le pudique (usuel), ou l'on
arrive à partager ce qui d'habitude est reservé à
l'intime, on peut imaginer que ces discours ont d'autant plus de valeurs,
que ces rencontres sont d'autant plus utiles lorsqu'elles sont partagées
par un plus grand nombre. Mais si l'on veut reserver ces moments à
un partage limité au tete à tete, si c'est le seul endroit
ou cela nous sembre (en general, ou pour nous) possible, alors il faudrait
voir le tete a tete comme le lieu naturel
de ce partage de l'intime et le reserver pour cela.
Personnellement je trouve dommage de me
retrouver en tete a tete avec qlq'un sans atteindre la sphere de l'intime,
d'autant plus dommage lorsque le tete a tete se déroule sans avoir
du tout cet objectif en tete, je trouve alors le tete a tete inutile, comme
un gaspillage. Et a cote, je suis heureux de pouvoir atteindre parfois
l'intime sans devoir me restreindre au tete a tete (car de toute maniere
je vois cela comme une restriction). Dans la communication, une n-ieme
barriere a ete atteinte, celle qui limite le discours a nos propres oreilles
(et il a fallu deja franchir plusieurs barierres avant d'arriver la) ,
pourquoi ne la franchir que pour une seule -autre- paire d'oreille
? pourquoi ne pas l'etendre tout de suite a plusieurs personnes, ce qui
permet de rester dans le groupe ? Est-ce qu'on y perd une relation
intime avec l'interlcuteur privilegie du tete a tete ? (pas sur), on y
gagne qlq chose de toute facon au niveau du groupe (pour soi et pour le
groupe).
Biensur, il faut accorder l'isolement
du tete a tete a celui qui ne peut supporter la presence du groupe pour
s'exprimer, biensur il faudra aussi quiter le groupe si notre propos le
gène, l'embarasse ...